Noémie se réveilla en sursaut.
Une voix de petite fille venait de lui chuchoter des phrases incompréhensibles dans l'oreille. Noémie aurait juré qu'elle était juste là mais elle eu beau scruter la chambre de fond en comble, elle ne vit pas l'ombre d'un woltarien.
N'étant pas d'un naturel très parano, Noémie éteignit sa lampe de chevet et tenta de se rendormir.
Mais qu'avais voulu dire la voix ? Elle avait seulement compris Oasis .... et Vésén ... et peut-être bien saule pleureur...
Mais tous ces mots n'ont aucun sens ensemble ! Quoi que ...
Perdue dans ses pensées pour comprendre ce qu'a voulu dire la petite fille, Noémie trouva enfin le sommeil.

Noémie sentit le sable fin entre ses doigts, elle ouvrit les yeux et vit du ciel bleu azur.
Elle se mit rapidement sur ses pieds et détailla la scène. Devant elle une oasis. assez banale, du sable, des cocotiers et une étendue d'eau. Elle s'y approcha et la première chose qu'elle vit fut son reflet.
Mais que faisait-elle en maillot de bain ?

Le seul plaisir d'un fantôme, c'est d'être obéi.
Le seul plaisir d'un woltarien ayant reçu un ordre paranormal, c'est d'y d'obéir.

Lalwendë était assez fière de sa prestation dans la chambre de cette woltarienne. Elle avait sûrement un nom mais c'était bien le dernier des soucis du spectre. Tout ce qu'elle voulait, c'était être exaucée et dans le cas contraire, en faire payer un cher tribut à la petite insolente. Pour l'instant d'ailleurs, elle ne méritait que ça. De quel droit s'était-elle rendormie ? Le message n'était-il pas assez clair ? Peut-être aurait-elle dû insister sur le fait qu'elle la voulait maintenant, pas dans deux siècles. Qu'à cela ne tienne, elle la rejoint dans son rêve.

Comme prévu, les deux woltariennes se trouvaient dans l'Oasis du désert de Vésén, de loin le lieu préféré de Lalwendë. Comme elle aurait aimé mourir là-bas ! Taquiner les malfrats de cette ville de brutes aurait été nettement moins ennuyant que de jouer les justicières à la patinoire. L'éternité est si longue, il vaut mieux avoir un terrain de jeu qui en vaille la chandelle, sinon c'est l'ennui... mortel.

À présent qu'elle avait cette chance de rencontrer une Véséenne, elle voulait faire les choses bien. Silencieusement, invisible, elle pénétra dans l'eau, juste devant la woltarienne. Son absence de matière ne fit bouger aucune goutte d'eau, ce qui l'impressionna elle-même. Se plaçant délicatement à la place du reflet imparfait de la grise demoiselle, elle se laissa apparaître soudain.

- Bouh !

Lalwendë sourit, amusée par cette woltarienne naïve et totalement primitive dans sa réaction. Elle se croyait forte, ses poings mis en avant. Comme si elle avait la moindre chance de frapper un spectre... Ses petites mains fragiles seraient passées à travers le corps immatériel du fantôme, n'ayant aucun effet sur elle, créant un nuage bleuté qui disparaîtrait aussi vite qu'il était apparu.

Elle sortit de l'eau, tout à fait visible, translucide cependant. Cette lueur bleutée, comme une signature de sa présence, enrobait son corps frêle d'enfant trop tôt arrachée à la vie. Elle posa un pied sur la berge et approcha la demoiselle guerrière.

- Tu es assez ridicule, tu sais. Je suis morte, je n'ai pas peur de toi.

Posant une main glacée sur son poing droit, elle y exerça une légère pression pour qu'elle baisse sa garde. Elle ne voulait pas l'effrayer autant, elle ne lui ferait rien ; parce qu'elle avait besoin d'elle, aussi insensé cela puisse paraître.

Observant le regard indescriptible de la demoiselle, elle ne put s'empêcher de rire. Souriant sincèrement, elle pencha la tête sur le côté. Beaucoup plus petite qu'elle, elle lui arrivait à la poitrine et devait lever la tête pour la regarder dans les yeux, ce qu'elle détestait. Pour remédier à cette injuste différence de taille, le spectre se laissa monter dans les airs, de sorte qu'elle soit quelques centimètres au dessus de sa victime. Positionnement bien plus juste à son goût.

- Tu m'as vue en songe, parce que je désire faire appel à ta renommée et tes droits.

Noémie resta ainsi en position de défense jusqu'à ce que la petite fille sorte de l'eau.
Elle était minuscule et un peu... transparente... Noémie cligna des yeux plusieurs fois, baissant un tout petit peu sa garde. Mais que se passait-il ici ?
La petite fille lui sortit un :

- Tu es assez ridicule, tu sais. Je suis morte, je n'ai pas peur de toi.

Noémie ouvrit la bouche en grand et n’eut pas peur d'être encore plus ridicule parce que de 1) le ridicule ne tue pas et que de 2) en maillot de bain face à un fantôme la situation était déjà très ridicule !
La jeune Véséenne lâcha totalement sa garde quand la fillette s'éleva du sol pour venir à son niveau. Quand elle pu enfin la regarder dans les yeux elle s’arrêta et ria devant l'air de Noémie :

- Tu m'as vue en songe, parce que je désire faire appel à ta renommée et tes droits.

Un songe... ? Aaah... Elle était dans un rêve ! Tout s'explique maintenant ! Avant de répondre, elle ferma les yeux, pensa très fort à une tenue et fut soulager de sentir le tissu contre sa peau. Elle regarda le petit fantome et pensa à un film qu'elle avait vu dans lequel un très beau woltarien disait : - Les rêves semblent vrai tant qu'on est dedans, ce n'est qu'au réveil qu'on remarque ce qu'ils avaient d'étrange.
Puis elle sourit et demanda :

- En quoi je peux t'être utile ?

[Sache que je compte continuer ce RP ! Et en faire d'autres mais surtout dans la section rêve et compagnie ! ^^]


♧ Corrigé par Clëa Guéridon

Le fantôme leva un sourcil. C'était... pathétique. Comment les woltariens pouvaient-ils éprouver un tel intérêt pour quelque chose de matériel ? Ils ne peuvent rien posséder éternellement, pourquoi n'en étaient-ils pas conscients ? Les ramener sur la terre ferme, voilà ce qu'il fallait faire. Coûte que coûte, leur faire comprendre que ce qui se touche ne fait pas vivre. Quoi que, ils avaient l'air de se servir de ces petits objets dorés pour évoluer dans leur société. Absurde.

Lorsqu'elle remarqua les yeux étincelants d'envie qu'arborait la woltarienne, elle se plaqua une main sur le front. Ridicule, cette jeune femelle était ridicule. Si tous les membres de cette espèce ratée lui ressemblaient, elle n'aurait jamais terminé cette mission de conversion à la réalité. La perspective de durée que lui prendrait ce changement la martyrisait.

Plus encore, cette dernière réplique de la demoiselle n'eut qu'un effet sur elle : l'énerver profondément. Elle ne la portait pas dans son cœur, décidément, cette Véséenne.

- Je m'en moque.

Quelle idée de devoir avoir envie de faire quelque chose pour que ce soit fait... Mes aïeux, qu'elle personnalité naïve et immature !

- En revanche je devine assez bien ce qui pourrait te convaincre de ne pas refuser. Tu veux un aperçu, faible woltarienne ?

Un rictus malsain lui prit les lèvres. Elle imaginait déjà cette immonde créature, se tordant de douleur, maîtrisée par une force destructrice, qui pourtant ne la blesserait pas. La pire des souffrance n'est pas réelle... Elle se cache dans les méandres de l'âme, prête à surgir à tout instant, détruisant l'esprit sans toucher au corps. La façon, probablement, la plus convaincante qui soit d'obtenir ce que l'on désire.