Green se réveilla en pleine nuit, trempée de sueur, comme tous les jours depuis qu’elle avait quitté l’orphelinat. Elle se leva doucement dans le noir qui envahissait la chaude chambre de la woltarienne et entra dans la salle de bain en longeant le mur. Elle se passa les pattes dans l’eau avant de se frotter le visage pour se rafraîchir. Le printemps de cette année était des plus chauds, ce qui troublait encore plus le sommeil léger de la demoiselle. Elle prit une lampe torche, sortit du petit studio et s’assit sur les larges marches qui menaient au jardin rempli de belles mauviettes odorantes.

Alors que Green observait les étoiles, le faisceau lumineux clignota avant de complètement s’éteindre. La jeune femme se recroquevilla sur elle-même et ses oreilles se dressèrent. Elle entendit un étrange bruit non loin d’elle mais en balayant la cour du regard, elle ne vit rien d’anormal. Elle sentit un souffle froid sur sa nuque. Un long frisson lui parcourut l'échine et sa respiration s’accéléra lorsqu'elle se retourna et qu'elle ne vit rien derrière elle .

[Je suis tellement enchantée que tu aies utilisé une plante de ma création, que je réponds de suite.
Si tu m'autorises cette réflexion, nous sommes en été et Lalwendë n'a pas un souffle chaud, loin de là.]

Les rues étaient illuminées. Quelles vulgarités... Surfait, superficiel, si loin de ce que Mère Nature offrit au monde. Le jour, lorsque le Soleil se ballade dans le ciel, les rues sont naturellement éclairées. La nuit, seule la Lune devrait avoir le pouvoir de remplacer le Soleil, du mieux qu'elle peut. Le fantôme n'aimait pas ça, pas du tout. Adossée à un lampadaire, elle leva un bras vers la lumière aveuglante, se cachant le visage de l'autre. Les photons traversaient son corps translucide aisément, elle n'avait pas d'ombre.

Clac !
La lumière s'éteint, Lalwendë sourit.

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Éteignant sur son passage chaque lumière allumée, le spectre remontait la rue, jetant au hasard des habitations endormies un regard éclatant de malice. À cette heure avancée de la nuit, toutes les maisons étaient plongées dans le noir, tous les studios des immeubles de même. Tous... Sauf cette maison-ci, dont la porte d'entrée luisait légèrement. Une aura jaunâtre répandait sa robe dorée sur les marches qui y menaient. Se faisant invisible, Lalwendë s'approcha de la scène.

Une woltarienne violette au nez fluorescent se trouvait là, assise sur le sol glacé. Son petit corps semblait fébrile, elle avait froid. Le spectre s'agenouilla et cueillit une mauviette, humant son parfum délicat. Un sourire sur les lèvres, elle se déplaça jusqu'à la demoiselle, de cette démarche si particulière sont les fantômes ont le secret. Faisant le tour de cette inconnue, elle s'assit derrière elle. Encore une lumière allumée... Laissez la nuit être sombre !

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Noir, noir profond. Rien n'éclaire le parvis de la maisonnette, la mauviette paraît noire sur les genoux de la woltarienne. Le souffle givré du fantôme pénètre son pelage. Elle tremble, le spectre sent sa frayeur. Ses oreilles se redressent, alertes. Rire cristallin.

[Excuses-moi d’avoir mis autant de temps à répondre, j’ai eu des problèmes d’internet ^^ !]

Green, effrayée, redressa les oreilles quand elle entendit ce rire qui semblait si proche. Pourtant, pas un chat ne trainait dehors à cette heure-ci et encore moins dans le noir total. Ses yeux s’habituèrent peu à peu à l’obscurité qui avait brusquement envahit les rues. Elle épia de son regard apeuré les alentours. Lorsqu’elle se retourna, elle vit une de ses mauviettes en train de l’éviter et sursauta. Elle se leva doucement et recula dans son jardin, sans tourner le dos à cette mystérieuse fleur volante. Comment une plante pouvait rire et voler ? Elle chuchota, la voix chevrotante.

- Je… Je rêve ou quoi ?!

La jeune woltarienne s’appuya contre un arbre à quelques mètres de la fleur qui se trouvait dans les airs. Elle referma son gilet, glacée par la peur malgré la chaleur de l'été.

Les yeux de la demoiselle était exorbités, elle tremblait plus par peur qu'à cause du froid. Pour la première fois de sa mort, Lalwendë hésita avant d'effrayer ouvertement la woltarienne. Son sourire moqueur, invisible, avait réellement disparu. Alors que Green reculait dans l'ombre de cette nuit trop sombre, le fantôme se demandait si elle ne pourrait, occasionnellement, braver la règle qu'elle avait elle même établie : terroriser tout ce qu'il y a de vivant sur cette planète, pour les punir de sa solitude. Elle ne voulait plus être seule.

Dépitée, elle lâcha la mauviette, qui tomba en douceur avant de fuir rapidement, se servant de sa tige comme un serpent de sa queue. Lalwendë n'y prêta pas attention, elle avait le regard rivé sur sa supposée victime. Elle n'en avait pas la force. Se levant, toute droite sur le pallier de la porte, elle se rendit visible, lentement. La lueur bleutée qui émanait d'elle éclaircit légèrement le jardin, projetant sa couleur sur le visage mauve de Green, ce qui renforçait l'impression de terreur dans ses yeux. Lalwendë était désolée, ses petites mains fragiles se tortillaient l'une contre l'autre. Elle ne savait trop que dire.

- Excuse-moi, je ne veux pas que tu ais peur de moi... murmura-t-elle, presque inaudible.